“Les voyages du pape en France ont toujours un effet dopant sur les catholiques. Celui qui se termine à Lourdes lundi 15 septembre, n’a pas dérogé à la règle : 260 000 croyants se sont mobilisées samedi aux Invalides, près de 200 000 dimanche à Lourdes, retrouvant une visibilité dans l’une des sociétés les plus déchristianisées d’Europe. Ils ont affirmé paisiblement leur foi et s’étonnent des intentions de «reconquête» que leur prêtent encore les milieux laïques extrêmes”.
C’est le premier paragraphe de l’éditorial du “Monde” du 15 septembre. L’édito réfléchit sur l’accueil qui la France a réservé à Benoît XVI et qui témoigne, à son avis, l’intérêt des centaines d’intellectuels pour le fait religieux et la pensée chrétienne. L’étape de Lourdes a montré que les catholiques ont des raisons pour être optimistas, sauf que ce voyage ne soit pas « plus que l’amorce d’une évolution durable ».
La France a découvert un Pape qu’on disait trop cérébral mais qui a la capacité à toucher des foules. Benoît XVI, cependant, a consolidé à son discours la discipline qui marginalise les divorcés remariés de religion catholique, n’a pas donné l’impuls qu’on atendait au dialoque inter réligeux, a protegé les questions des catholiques intégristes…
En fin, «Le Monde» finit son éditorial en disant que tout ça semble l’entrée dans une sorte d’immobilisme doctrinal, liturgique et œcuménique, qui rappelle –malheureusement- les dernières années du pontificat de Pie XII.
« Paradoxe complet : la curiosité pour le christianisme progresse en France, alors que la structure de l’Eglise s’affaiblit » dit Le Monde.